Sydney-Bairon, drôle de nom pour ce garçon et pourtant c'était le sien. Il préférait se présenter comme Sydney ou simplement Syd. Il avait le regard perdu alors que le paysage défilait sous ses yeux. Que se rappelait-il de sa vie avant ? Après tout, il n'avait jamais vraiment eut d'enfance. Des parents morts alors qu'il n'était qu'un jeune enfant. Il ne sait même plus à quoi ils peuvent ressembler. Il peut tout aussi bien avoir hérité des yeux de son père ou encore du sourire de sa mère... Qui sait ? Ils n'étaient pas là pour le voir et lui dire qu'ils avaient les manies de son grand père ou encore la chevelure aussi noire que celle de sa tante. Et puis, est-ce que celà avait de l'importance ? On lui avait raconté que ses parents étaient mort lors d'un incendie et que les pompiers l'avaient retrouvé à l'abri des flammes dans le coin de sa chambre. Il se rappelait peu de cet évènement. En tout cas, depuis ce jour, il semblerait qu'il ait des problèmes de respiration. La fumée aillant brûlée ses poumons, le garçon s'en était sorti particulièrement bien. Il ne vivait plus qu'avec un seul poumon, et il était devenu asmatique par dessus tout. Il n'avait jamais fait de sport à cause de celà.

Quoi qu'il en soit... Ce n'était pas celà qui avait le plus marqué la vie de Sydney et qui avait fait un garçon plus mature que son âge. Bien que la perte des parents étaient une chose. A croire que le destin s'était longtemps acharné sur lui. Il avait été placé rapidement auprès d'un couple qui aurait put être ses nouveaux parents aimants. Mais quand la mère commença à le gifler et l'humilier devant son autre fille, juste parce que le jeune Sydney avait eut l'imprudence de manger une frite avec ses doigts, il comprit qu'il n'allait pas être le bienvenue ici. Il essaya d'en parler, mais il n'avait que sept années, et il avait peur... Il n'était pas le seul à devoir subir les sautes d'humeur de la femme, fille et père aussi. Bien que le père était souvent en voyage, Patricia, elle, était logé au même rang que Syd. Le pire étant que devant les assistantes sociales, elle jouait la mère modèle. Puis un jour où la mère était en train de passer ses nerfs sur le garçon, Patricia ne put continuer à laisser faire sa mère. Elle alla téléphoner à la police, mais la femme la surpris et ce qui s'en suivit ne fut pas très joli. Sydney essaya de la protéger mais il ne réussit qu'à attiser encore plus la haine de la femme qui finit par l'enfermer à double tour dans la cave. Il avait eut beau hurler, supplier, cogner à s'en casser les phalanges contre la porte en bois. Il ne put rien faire. Ce fut seulement le lendemain qu'on vint le déloger. Non pas la mère... Non pas le père... Non pas Patricia mais un homme en uniforme de policier.

Bien qu'on essaya de lui cacher le drame qu'il s'était produit, Sydney comprit. Il n'était pas dupe. D'ailleurs, il ne prononça plus un mot et ce, pendant très longtemps. Il retourna au foyer et s'enferma dans sa propre torpeur, passant son temps à dessiner, peindre des choses les plus invraisemblables et les plus fantasques les unes que les autres. Celà l'aidait à canaliser le traumatisme qu'il avait put subir...

Ce ne fut pas les psychologues ni les aides sociales qui l'aidèrent, mais bel et bien un homme qui vint à sa rencontre. Il devait avoir quatorze années. D'après lui, il avait eut vent des dessins et de l'imagination florissante du garçon. Il lui proposa une expérience que Sydney ne pourrait que se rappeler...

Tout avait changé pour lui depuis ce jour, et l'homme pouvait venir le chercher pour lui montrer sa voix... Il revenait régulièrement. C'est d'ailleurs par un retour qu'il rencontra Alexis-Emerald...

Sydney n'est pas un garçon qu'on pourrait appeler d'athlétique. Il se promène toujours avec sa Vantoline, qu'il peut sortir de temps à autre. Que dire d'autre ? Il faut dire que Syd' n'a jamais eut l'occasion d'avoir été aimé et apprécié. Il peut souvent paraitre sur la défensive et certains de ses gestes peuvent trahir le fait qu'il ait eut une enfance malheureuse et qu'il fut un enfant dit "battu". Bien qu'il ait sa fierté et n'aime pas employer ce mot. Il garde d'ailleurs quelques marques de ce passé, qu'il dissimule savamment. Quelques cicatrices dans le dos, une au poignet particulièrement gênante, un souvenir d'une nuit où il était attaché dehors en plein hivers à la niche du chien, qu'il dissimule sous sa large montre.